Fiche technique
Si la taille apparente de cette nébuleuse peut sembler modeste en comparaison des « grandes » nébuleuses de l’été, elle s’étend malgré tout sur 40′, soit plus que la taille apparente de la pleine Lune. Malheureusement, sa luminosité de surface très faible la classe plutôt dans les objets « difficiles » à imager correctement avec un bon rapport signal sur bruit.
Pourtant, cette nébuleuse ne manque pas d’intérêt et présente de beaux détails, en particulier dans les zones plus sombres avec la présence de « piliers »(similaires aux célèbres « piliers » de la nébuleuse M16), qui sont des lieux actifs de formation stellaire.
Résultat de cette activité de création d’étoiles : l’amas ouvert NGC 6823 occupe le centre de cette nébuleuse. Les étoiles situées au centre de cet amas, nées il y a à peine 2 millions d’années sous l’effet de l’effondrement de certaines parties de la nébuleuse (des « piliers » aujourd’hui disparus…), sont majoritairement de brillantes étoiles bleues ; c’est à dire des étoiles chaudes et très lumineuses, en particulier dans le rayonnement ultraviolet. Ces étoiles, nées du nuage de gaz, illuminent et ionisent désormais en retour ce dernier ; rendant ainsi la nébuleuse visible, en particulier dans la raie Ha de l’hydrogène.
On peut observer au sein de cette nébuleuse des stades plus avancés de l’érosion provoquée par le rayonnement des nouvelles étoiles : la fragmentation des piliers en plusieurs petits globules de gaz et de poussières plus denses et compacts, résultat de l’effondrement gravitationnel de la matière environnante. C’est au sein de ces globules, dits « de bok », opaques au rayonnement visible, que naissent les nouvelles étoiles.
A noter que cette nébuleuse, qui s’étend comme l’amas ouvert, sur un diamètre d’environ 50 années-lumière, fait en réalité partie d’une nuage de gaz beaucoup plus étendu (dénommé SH2-86), qui se prolonge jusqu’à la constellation du Cygne…