La Team Ouranos exploite aujourd’hui 3 instruments :
- une lunette TEC 140 sur monture Takahashi EM-200, associée à une caméra ZWO ASI-6200MM (pour le grand champ), installée dans les premiers reliefs des Alpes-Maritimes,
- un télescope AstroSib 360 sur monture AstroPhysics 1100, associé à une caméra Moravian G4-16000 (pour les plus petits objets), installé en Corse dans le site « Stelle Di Corsica »,
- un télescope Cassegrain de 520 mm fabriqué artisanalement par Arp 83, associé à une caméra ZWO ASI-6200MM, installé dans les premiers reliefs des Alpes-Maritimes. La focale de 4300mm convient bien pour les très petits objets.
Lunette TEC 140
Télescope AstroSib 360
Télescope cassegrain 520
Cassegrain 520mm – Paramount MEII – ASI 6200MM
Champ du setup Cassegrain 520
Nous avions initialement prévu d’installer la TEC-140 dans l’observatoire en remote Atlaskies au Maroc. Tout était en bonne voie jusqu’à la nuit précédent l’arrivée de l’équipement à l’observatoire… quand a eu lieu le terrible tremblement de terre du 8 septembre 2023 ! Au-delà du bilan humain dramatique et des dégâts matériels considérables (notamment aux alentours de l’observatoire, l’épicentre du séisme étant situé à quelques kilomètres seulement…), l’ambiance n’était naturellement plus vraiment à l’astronomie ni à l’installation d’un matériel apparaissant désormais bien futile au regard des urgences dans la région…
La TEC 140 a donc rejoint les Alpes-Maritimes, où elle sera bientôt installée en poste fixe. Ce site est en Bortle 4/5, le SQM au zénith est à 20,3. De par la faible présence de vent, il présente de bonnes conditions de seeing qui – même si il est rarement aussi bon qu’en Corse – n’est jamais mauvais comme cela peut être le cas dans une grande partie du sud de la France (seeing médian ~2”).
Nous nous laissons toutefois la possibilité d’installer plus tard l’un de ces instruments dans un observatoire en remote dans un autre lieu (par exemple au Maroc, en Espagne ou au Portugal…), à condition que les conditions soient supérieures à celles du site Corse… ce qui place déjà la barre assez haut !
En effet, l’observatoire “Stelle di Corsica” est idéalement situé en centre Corse (à 20 km de Corte), à 750 m d’altitude, et bénéficie de conditions très favorables à la pratique de l’astronomie avec un ciel de grande qualité avec une faible pollution lumineuse. (SQM mesuré à 21,5).
Ce site offre ainsi 50 % de nuits exploitables par an, ainsi qu’un seeing adapté aux grandes focales (2” en médian avec des pics à 1.3” notamment en période Juin/Octobre).
Les 2 sites ont un taux de nuits exploitables assez équivalent mais quelquefois les conditions sont plus favorables sur l’un des deux sites, ce qui permet de rentabiliser la nuit !
Le système remote
Installer un setup en remote est toujours une aventure palpitante ! Mais attention cela ne doit pas être pris à la légère : quel que soit le setup, il doit déjà fonctionner sans faille en automatique ! C’est seulement une fois cette étape validée qu’il peut être envisagé de l’installer dans un site propice pour l’exploiter à distance.
Dans notre cas, l’observatoire de Corse a été construit par Jean-Claude sur le site « Stelle Di corsica », une structure d’accueil proposant des hébergements en formule gîtes avec animations « astro » durant la période Mai / Octobre. La construction est en dur (parpaings) surmonté d’un toit en complexe d’aluminium, et 2 panneaux solaires sont installés sur le toit mobile.
La partie « remote » comprend 4 ensembles :
- la production d’énergie,
- la communication,
- la gestion du toit,
- et la surveillance.
Le site étant exposé à la foudre, il a été complètement séparé du réseau électrique : ainsi la production d’énergie se fait en autonomie à l’aide de 2 panneaux solaires de 400w, 2 batteries 12v – 150 Ah, et un onduleur ; avec une capacité de stockage de 3,6 kWh.
La communication se fait via une box 4G, ce qui permet là encore de se séparer du réseau filaire. Les accès distants sont fait soit par l’intermédiaire d’un serveur web IPX 800 ou de relais Sonoff wifi. Ces communications permettent d’interagir avec le système, par exemple pour le démarrage du PC, l’ouverture du toit… De plus, l’IPX 800 permet d’avoir des retours d’informations tels que « toit ouvert », “présence de tension”, etc.
Une fois le PC démarré, la prise en main à distance est réalisée avec Anydesk.
La gestion du toit est assurée par une simple carte d’automatisme de portail, qui a l’énorme avantage d’être déjà prévue pour gérer un moteur dans les 2 sens de marche, d’avoir des entrées et sorties assurant les arrêts moteurs en cas d’obstacle, et même de disposer d’une carte radio pour ouverture par télécommande. Le moteur est du type tubulaire volet roulant, le système d’entrainement se fait par câble, des fins de course assurent les arrêts moteurs et donnent en retour l’état du toit.
La surveillance visuelle est quant à elle assurée par 2 caméras de surveillance. Pour la surveillance du ciel (nécessaire afin de donner les ordres de fin de session en cas de météo défavorable), c’est le système « cloudwatcher » qui a été installé : il permet un contrôle de la couverture nuageuse, du vent, et de la pluie. Pour la surveillance « tout court », une alarme complète l’ensemble.
La gestion du mode automatique est faite avec le logiciel Maxpilote développé par Laurent Bourgon : Maxpilote orchestre les autres logiciels (TheSkyX, MaximDL, Focusmax…) et permet de faire des observations en automatique, avec astrométrie, mise au point automatique, gestion du dôme, etc.